samedi 5 juillet 2008

Le final du périple 2008 : La course des crêtes d'Espelette - Trail


05 juillet 2008

Départ à 15 h 30

Distance : 27 Kilomètres

Dénivelé positif 1200 m


Espelette, le 5 juillet 2008,18 h 22

Ça y est, cette fois ci, c’est bien fini pour ce périple 2008, je passe sous l'arche d'arrivée et attend qu'un commissaire flashe le code barre de mon dossard pour enregistrer mon temps.

Ma diagonale du flou se termine donc par un chrono précis : 2 h 52 et 4 secondes.

Ce n’est pas une performance, loin de là ! Le 1er est arrivé depuis 1 heure, mais je suis content de moi. J’ai eu de très bonnes sensations, même si la fin a été massacreuse pour mes jambes. Le vélo est bien complémentaire à la course à pied.

En recherchant les copains dans la foule et en en attendant Florence, déjà dans ma tête se dessinent d’autres projets de trail, de raids et de triathlons qui me paraissent désormais plus accessibles, la préparation vélo remplaçant une grosse partie de la préparation course à pied habituellement très éprouvante pour mes articulations fragiles. Pourquoi pas à nouveau un marathon en essayant d'améliorer mes 3 h 27 de Paris. J'envie Christian , Thierry, Eric, Didier, Maryse, Stéphane Jacky et toutes celles et tous ceux qui vont cet été aller se frotter au petit ou grand mythique UTMB (tour du Mont Blanc).
Doucement François, après les grosses cuisses, voila la grosse tête qui Te prend !

Pour l’instant, je savoure ce final et me décide enfin à regarder dernière moi par-dessus mon épaule, pour voir le chemin parcouru depuis Iteuil et revivre sur le blog ce périple au petit goût d’aventure.
Cette diagonale m’a non seulement permis de vivre de superbes moments en passant dans tous ces magnifiques départements, de raffermir des liens d’amitié, mais aussi de gravir sans complexe la courbe du dénivelé des années et de passer la cinquantaine, non pas sur une courbe descendante mais plutôt ascendante. (pourvu que ça dure)

Ce blog a aussi été l’occasion pour moi, taiseux de nature et cycliste dilettante, de tenter de formuler, d’exprimer et de fixer par écrit les sensations et impressions éphémères que j’ai vécues au fil des jours pour essayer de les faire partager.
Solitaire physiquement sur le vélo, mais en lien permanent avec toutes celles et ceux qui me suivaient et m'encourageaient au travers de ce blog en forme de clin d'oeil à Christian, Thierry et Dominique qui sont allés l'an passé faire la Diagonale des fous sur l'île de la réunion.

- Une météo favorable,
- un parcours via michelin « option vélo » avec des passages extra ordinaires (même si je râlais après quand je m’égarais),
- une fin de mois de juin parfaite avec de très longues journées,
- une nature verdoyante et fleurie après une fin de printemps pluvieuse,
- un vélo en cadeau pour mes 50 ans et une mécanique sans grosses défaillances, (une petite remise en état s'impose un peu)
- une famille, des filles, des amis et des copains qui m’ont soutenu et encouragé
- et surtout, ma chère et tendre, Florence, conciliante qui a su me laisser aller au bout de ce projet, malgré ses appréhensions et a pris en charge pendant 15 jours la gestion matérielle de la maison.

Voilà tous les ingrédients qui m'ont permis de réaliser dans les meilleures conditions MA DIAGONALE DU FLOU 2008.

Au total, 1 670 km, pour 17 632 mètres de dénivelé positif, 17 748 mètres de dénivelé négatif en 112 heures de pédalage, soit 500 000 tours de manivelles, d'Iteuil à Carnac fin mai 2008 puis d'Iteuil à Espelette via Carpentras fin juin 2008

Merci 500 mille fois à toutes et à tous pour ce rêve devenu réalité.
La nuit pour m'endormir, fini de compter les moutons, je compterai dorénavant les tours de manivelles.

Je continuerai bien entendu cet été à boucler mes visites à vélo à toutes celles et tous ceux qui ont participé à mon cadeau, de Poitiers Au Mans, Nouâtre, Chinon, Montlouis, Bordeaux, Saintes, La Palmyre etc..

Encore quelques coups de pédales en perspective avant le 29 octobre 2008.

Biz'a l'oeil et à très bientôt.
François

Accès aux photos classées par ordre chronologique en cliquant sur le lien suivant : Ma diagonale du flou passe par Iteuil
14 départements traversés : Vienne, Haute Vienne, Corrèze, Cantal, Lozère, Haute Loire, Ardèche, Gard, Vaucluse, Hérault, Aude, Haute Garonne, Gers, Pyrénées atlantiques.






Récit de ce final pédestre :

Espelette, le 5 juillet 2008, en début d'après midi.

4 846 trailers, coureurs et marcheurs se préparent dans les rues de la petite ville sous un ciel très bas et chargé de nuages. Ils sont là pour la course des cretes.

La pluie qui a commencé à tomber dans la nuit ne s'est guère arrêtée depuis : crachin et averses en discontinu avec quelques accalmies de très courte durée.

Le matin même, à l'abri sous notre tente au milieu d'un sol détrempé et boueux, le moral était au plus bas pour certains dans notre petite troupe.

Pour ma part, j'envisageais même un instant la déroute et me demandais si j'allais prendre le départ du trail de la course des crètes.
Seul, j'aurai sûrement plié la tente et déclaré forfait.

Heureusement, l'émulation du groupe des copains du Pec, les encouragements de Florence et des copains ont vite chassé ces pensées défaitistes et rallumé tout au fond de moi, le fol espoir de terminer ma diagonale en beauté.

En effet, musculairement, je commençais à être mieux, et j'avais maintenant envie de tester les prédictions de Joël, Daniel et Lulu qui m'assuraient que mes 1 300 km de vélo me seraient bénéfiques pour le trail d'espelette.

Espelette, centre ville, 15 h 25.

je suis dans la masse des traileurs sur la ligne de départ, le crachin recommence à tomber, les montagnes sont dans les nuages. En arrivant tout à l'heure en ville avec Olivier, Carole et Florence, j'ai pris un doliprane 500mg qu'une dame à sa fenêtre m'a gentiment donné quand je lui ai demandé.

La pression monte, la chaleur humaine rend l'atmosphère moite et un peu étouffante, comme à tous les départs de course, où tous les coureurs sont serrés les uns contre les autres, vérifiant les lacets, le chrono où plaisantant avec les voisins pour décompresser.

Espelette, centre ville, 15 h 30.

C'est le top départ, je me relâche, je vois Dominique à ma gauche qui accompagnera jusqu'à la fin Florence et Carole, tel le saint Bernard en promenade dans le pays basque.
Plus loin en passant devant notre camping, je rattrape David qui coach Mehrad.
Je me sens bien mais suis méfiant. En course tout va bien et 15 secondes plus tard tout peut aller mal.

Un couple sur le bord de la route, lui, lui présentant un caillou ou une pièce pour qu'elle le prenne dans la main et se concentre dessus pour oublier sa fatigue. Elle geignant timidement. Quel charlatan, son remède de perlimpinpin, elle n'y croit pas et elle a raison. Au bout de 2 km, alors qu'on n'a pas encore attaqué les difficultés, c'est vraiment la prendre pour une imbécile que de lui faire croire qu'un caillou dans la main peut faire gravir les montagnes.

Jacky me rattrape, on papotte et je lui dis que j'y vais tranquille, mon cardio étant à 154, je ne veux pas aller trop vite avant la longue montée vers le Montdarrain.

1er ravito, je passe.

Petit à petit, mon rythme s'impose de lui-même, j'ai mis le bon braquet, le souffle est régulier et facile, les jambes sont alertes, le plaisir de courir est revenu et moi je n'en reviens pas.

Alors que j'attaque le sentier raviné, Lulu et Annie sont là pour nous encourager. Lulu me lance une vanne pour me détendre et m'encourager : photo. En passant, je leur laisse ma paire de lunettes.

Je n'insiste pas quand la pente est trop raide, je marche et économise mes forces. je grimpe toujours sans fatigue apparente.
Je suis bien, même pas mal aux jambes, je gère.
Un coureur de Vienne Biathlon me double en slalomant entre les coureurs dans ce sentier étroit.
Surtout ne pas s'emballer, ne pas l'accrocher, rester humble avec la montagne, ne pas se laisser entraîner dans ce genre d'efforts inutiles et contre-productifs.

Ne pas se laisser non plus ralentir par des faux rythmes et ralentissements que cette longue guirlande humaine multicolore qui grimpe devant moi provoque par moment.
Arrivé presque en haut du Pic du Montdarrain, c'est à mon tour de doubler le Poitevin sans un regard ni me retourner je passe et continue. Je me sens à l'aise. Je savoure en mon fort intérieur. Le virus de la compète reprend le dessus, c'est ma fierté qui est en jeu. je passe le braquet au dessus et enchaîne sans défaillir.
Juste une petite gorgée d'eau en passant au ravito. En haut après les rochers escaladés, on est dans le crachin et les nuages. Le maillot trempé par la sueur et le crachin me colle à la poitrine et au ventre, glacial !
Courir, ne pas s'arrêter, regarder où je mets les pieds, ne pas hésiter sur la trajectoire, la calculer à l'économe mais sans prendre trop de risques.

Je dévale maintenant dans l'herbe et les cailloux. Dommage que la vue soit bouchée par les nuages, mais de toutes les façons, il faut rester concentré en permanence sur chaque pas pour ne pas glisser, rester vigilant et souple sur les jambes, anticiper, doubler, ne pas perdre l'équilibre, respirer, souffler,laisser un espace de 2 ou 3 m avec celui qui est devant, le regard à l'affût des trous, cailloux, parties glissantes etc...

Séparation des parcours avec d'un côté le 27 km et de l'autre le 19 km que doit emprunter Olivier qui court aujourd'hui son premier trail.

Le sentier sillonne dans les fougères, des pottocks apparaissent de temps en temps sortant du brouillard. Des commissaires de courses sont à cheval.

Après quelques bosses et 4 ou 5 km de petit sentier on remonte sur la montagne pour aller rejoindre à nouveau le parcours du 19 km.

Les montées et les descentes se succèdent et je me sens toujours bien, ravito après ravito, je prends une seule petite gorgée au passage, pour ne pas me charger l'estomac et me gêner la respiration.
L'animation par les fanfares et les groupes est vraiment réconfortante, je les applaudis à chaque fois pour les remercier.

Une longue remontée sur un chemin pierreux. Suit une descente qui tape et résonne dans mes jambes. Elle est là pour me rappeler à l’ordre et me forcer à ralentir un peu afin de ne pas attraper « les grosses cuisses ». Je pense à Florence qui a pris ce départ sans être assez reposée, elle doit en baver comme dirait Lulu.

Longue descente technique jusqu’au fourgon de la croix rouge noyé et caché dans le brouillard puis c’est la descente infernale vers Espelette.
Les muscles des jambes commencent à me faire souffrir sérieusement, mais il faut tenir jusqu’au bout et ne pas relâcher l’effort. Il faut se forcer à lever les jambes pour avancer plus vite. Une enjambée en vaut bien une et demie et pourtant, je me fais doubler par 2 gazelles très souples et relâchées que chaque impact sur le sol n’a pas l’air d’affecter. "Où sont passées les gazelles ?" Je ne sais pas. Elles ont disparues devant moi.

Plus que 6 km.
Une route goudronnée maintenant est sans pitié pour mes cuisses, je dois me forcer à garder ma foulée et ne pas penser à la douleur qui me déchire les jambes.

Restent 5 km, tous les parcours se sont maintenant rejoins depuis un moment sur ces derniers kilomètres et c’est difficile de trouver des repères sur d’autres coureurs pour savoir si je me traîne où si je garde bien mon rythme. Je double marcheurs et coureurs.
Je salue Serge au passage qui descend à fond avec ses bâtons vers Espelette pour ses 13 km de marche nordique. Il me conseille de changer de braquet…. il est joueur .

Mais c'est vrai que je nes suis pas sur le vélo, où il est toujours possible de trouver un petit répit pour récupérer ne serait-ce que 15 secondes. Là, il n’y a pas d’échappatoire il faut donner, et j’ai bien l’intention de tout donner avec générosité comme toujours quand je participe et m’engage sur une course au prix de lendemains très difficiles. Je sais que ce sera le prix à payer si je veux essayer de me surpasser.

Restent 2 km, et c'est un énorme point de côté qui m’oblige à ralentir et à souffler à fond pour le faire passer. Petite frayeur, côté gauche, côté du coeur.... Le cardio n'est plus sur ma poitrine, c'est malin, je l'ai descendu à ma ceinture pour qu'il ne me gène pas. Je me tâte, m'ausculte en continuant à courir pour profiter de l'élan de la descente. J'ai rarement des points de côté, je devais être en sur-régime. Le moteur a du s'emballer dans la descente.

Une petite côte est la bienvenue et me permet de me rassurer et faire complètement disparaître ce point de côté, on entend le commentateur sur la ligne d’arrivée.

1 km de l'arrivée, toujours maintenir l’effort, ne pas se relâcher.

Passage sur la passerelle glissante. Je coupe à la corde pour doubler, je sais que la côte finale m’attend et qu’elle va être impitoyable.

Lulu et Annie qui m'encouragent ! je me redresse (ou plutôt, j’en ai l’impression), je lève les genoux je tire sur les bras.

Photo

Allez encore 400 m, l’équivalent d’un tour de piste, il faut essayer d’accélérer et de finir avec panache.

200 m J’entends Maryvonne qui crie « allez François », c’est le signal dans ma tête, je trouve les ressources pour sprinter jusqu’à l’arrivée.

Temps : 2 h 52 m 4 s
Classement : 373 eme sur 821
Classement par catégorie : 65eme sur 170

Je suis dans la première moitié du classement, l'honneur est sauf !




vendredi 4 juillet 2008

12eme étape : Hélette - Espelette

04 juillet 2008

Départ à 10 h 30
Arrivée à 14 h 30

Itinéraire Via michelin :
- Distance : 19 km ==> réalisé : 20 km
- Temps : 01 h 22 ==> réalisé : un certain temps,
ou un temps certain

Aujourd'hui, journée tranquille.

Je m'offre une petite grasse matinée et ne me lève qu'à 8 h 30.

Je me fais peur en me regardant dans la glace de la salle de bain, avec des poches sous les yeux qui auraient concurrencées celles qu'avait Roger Lansac.




Le corps commence à montrer des traces de fatigue évidente, même si la tête n'est pas encore prête à lui accorder une trêve.






Petit déjeuner copieux, je quitte mon auberge et enfourche à nouveau mon vélo.

Superbe soleil dans un ciel bleu lavé de tout nuage par un vent très fort.



La fatigue est vite oubliée devant ce magnifique spectacle que m'offre le pays basque :
toutes les tonalités de vert sont déclinées,
des pâturages d'un vert tendre parsemés de troupeaux de moutons et de vaches,
aux parties boisées plus sombres, mélangées à des près fauchés jaunissants,
le tout découpé sur un ciel bleu limpide.



Je m'arrête à chaque virage sur ces 8 km pour en prendre plein les yeux avant de descendre dans la vallée.

J'aperçois même, tout au fond, un peu de neige sur la chaîne des pyrénées.
C'est vraiment SUPERBE !

Hier, en discutant avec l'aubergiste de Helette, il me disait que tout le monde lui disait qu'il habitait une belle région, mais que lui il était habitué.
Par contre, en effet, il avait découvert certaines des petites routes que j'ai empruntées lorsqu'il faisait de la moto.




Pourquoi pas, mais pour le touriste que je suis,
seule la découverte à pied ou à vélo de tous ces superbes coins procure cette sensation d'être en "harmonie" avec ces paysages de toute beauté, je suis plus réceptif à tout ce qui m'entoure :
l'effort physique procure le sentiment d'accéder à des endroits presque inaccessibles autrement et de vivre des instants privilégiés.
Ces paysages là on ne les consomme pas au volant d'une voiture ou sur tout autre engin à moteur, on les mérite par l'effort physique que nécessite le relief tourmenté.
Ici, pas de classement, pas de challenge.

Non le simple plaisir de monter avec ses propres petits moyens physiques et son vélo en haut de ces collines et montagnes pour voir ce qu'il y a de l'autre côté,
une autre vallée, un autre village,
et d'en prendre plein les yeux.





J'arrive à Louhossoa ou Luhuso en basque à 11 h 15.
j'avance au pas et descends de vélo dans les côtes trop dures pour m'économiser les cuisses qui se tétanisent de peur dès que la pente s'accentue, après ces dernières étapes éprouvantes.
5 Km sur la D918 et c'est Itxassou ou Itasu en basque où je m'arrête pour boire un perrier et me restaurer tranquillement en attendant le reste de la troupe du Pec dont les premiers éléments devraient arriver au camp de base vers 16 h 00.
J'ai vraiment tout mon temps.

J'arrive au camp de base et me repose un peu avant de monter 2 tentes avec Christian et Maryvonne qui arrivent vers 16 h15.
Florence et le reste de la petite troupe arriveront en fin d'après midi.
Nous sommes une bonne quinzaine à camper ensemble ce soir.
Nous sommes allés retirer les dossards pour la course nature (Trail) de 27 km qui nous mènera sur les crêtes des montagnes en face desquelles nous campons.
Nous profitons de la vue, l'écrin que forme le ciel bleu à cette montagne disparaîtra d'après la météo derrière une horde de nuages et de pluie qui devraient arriver de l'océan cette nuit.

Les muscles de mes jambes sont toujours douloureux et je ne sais pas si je serai capable de courir demain pour partir à l'assaut du Montdarrain et de crêtes d'Espelette histoire de pimenter ma diagonale et d'y mettre un point final.

En attendant, l'ambiance est aux retrouvailles et à la bonne humeur, comme toujours, lorsque nous nous retrouvons tous ensemble la veille d'une course.
Quelques bouteilles sont ouvertes pour fêter l'évènement et trinquer à cette diagonale qui prend fin.


Si certains sont "Affûtés" pour demain après une très bonne préparation, moi je n'ai pas couru depuis un mois, et ces 29 km et 1 000 m de dénivelé cumulé me paraissent bien moins accessibles que les 1 330 km de ma diagonale que je viens de parcourir sur mon vélo pour 15 200 mètres de dénivelé positif et 15 100 mètres de dénivelé négatif.

Approximativement, 405 000 tours de pédales pour 90 heures de bonheur passées sur mon vélo à sillonner une partie de la France.


Allez, demain, il fera jour, je vais me coucher, sachant qu'à 15 h 30 , ce ne sera plus l'heure de se questionner, il faudra partir dans la masse des coureurs et finir.


Le dire c'est bien, mais le "fer" ce sera encore mieux
.../...




jeudi 3 juillet 2008

11eme étape : Vic en Bigorre - Hélette

03 juillet 2008

Départ à 7 h 45
Arrivée à h 18h00

Itinéraire Via michelin :
- Distance : 129 km ==> réalisé : 138 km
- Temps : 09 h 12 ==> réalisé : 10h15

Il fait frais, il a plu cette nuit, je suis obligé de prendre ma veste.

Le ciel est très gris, et menaçant.

Morlas, 9h30
descente sur Pau, la chaîne des Pyrénnées est toujours dans les nuages, après avoir traversé Pau, je suis dans le pays du Jurançon ; à Arbus, j'empreinte une magnifique petite route, qui s'élève rapidement dans les bois et pâturages.
Le soleil en profite pour faire une apparition, il était temps, j'avais froid.
Monein, les côtes et les descentes s'enchaînent, ça monte rude, mais ce sont à nouveau des paysages que j'affectionne.
Florence m'appelle, pour me communiquer la bonne nouvelle, Audrey est reçue à son concours d'entrée à l'I A E, école supérieure de management. Je suis très heureux pour ma fifille qui va avoir 20 ans, elle qui n'y croyait pas. Voilà encore un bel enrichissement pour elle, comme quoi, rien n'est impossible, encore faut-il tenter sa chance.

Dernière longue côte avant de basculer vers Navarrenx.

En haut, magnifique vue sur la chaîne des Pyrénées enfin dégagée.
Je suis dans le Béarn, magnifique route des crêtes pendant plus de 8km.
13h30, 83 km, arrêt restau à Navarrenx, dehors bien entendu pour avoir un oeil sur mon vélo.
Je repars à 14h15, en évitant le gâteau basque.
Encore une superbe route des crêtes, mais les nuages déversent leur averse dans la vallée à ma gauche.
Je fonce pour éviter la pluie, mais je n'échappe pas à la queue d'un nuage.
Ensuite, très belle vue jusqu'à St Palais, il me reste 25km.
Montée abrupte vers Beyrie sur Joyeuse mais quel spectacle, superbe vue sur le pays basque avec au fond la chaîne des Pyrénées.
Magnifique paysage de pâturages ondoyants et de bouquets d'arbres où le soleil joue sur les couleurs : le Cantal en plus dense.
Encore une route qui n'est sûrement pas l'itinéraire le plus court ni le plus facile, mais je ne regrette pas de marcher à pied dans des passages si difficiles que je peine à pousser mon vélo (Michelin a été généreux sur ses chevrons tout au long du parcours, 15% de pente par endroit).

Je reste à regarder ce paysage aux couleurs changeantes selon l'ensoleillement et le passage des nuages, le soleil étant en effet de plus en plus présent.

Vive les routes "Via Michelin option vélo" qui font passer par des itinéraires époustouflants en dehors des sentiers battus, que même les natifs du coin ne connaissent pas.
De tous les côtés le paysage mériterait d'y passer des heures. Helette est à 17km, j'y remonte par des côtes sévères, à l'entrée du village on annonce la couleur, 4 abeilles avec en dessous "ici pas d'OGM" fixé sur le panneau à l'entrée du village.

Hébergé dans une auberge telle que l'on en voit que dans le pays basque, le repas est à la hauteur de la journée : potage, grande assiette garnie de jambon de pays, grande assiette de achoa, et pour terminer le gâteau basque.
Ce village de 1000 habitants compte 4 auberges et 2 restaurants et fut doté il fut un temps de 11 bars, le propriétaire m'expliquant que généralement les restaurateurs étaient aussi cultivateurs.

Petit village bien sympathique avec le sens de l'accueil bien connu des basques.

Demain, petite étape pour rejoindre le camps de base du Pec Athlé,
avant d'attaquer samedi les 29km de la course à pied des crêtes d'Espelette et le périple sera ainsi bouclé !!!!

mercredi 2 juillet 2008

10eme étape : Gardouch – Vic en Bigorre

02 juillet 2008

Départ à 6 h 45
Arrivée à 17h 15

Itinéraire Via michelin :
- Distance : 154 km ==> réalisé : 160 km
- Temps : 10 h 58 ==> réalisé : 10 h 30



Levé à 5h45, pour prendre un petit déjeuner en compagnie de mes hôtes, qui s'étaient levés pour préparer mon petit déjeuner. Un au revoir et c'est parti pour cette étape qui renoue avec la grimpette.
Hier soir, Christian m'a appelé pour prendre de mes nouvelles et m'a assuré que je tenais le bon bout, le plus dur étant fait.
Début de parcours sur des routes bordées de platanes, la première difficulté au bout d'une dizaine de kilomètres réveille les muscles de mes cuisses quelque peu endolories. Je passe sur un pont enjambant l'Arriège à Venerque. Traversée de Muret où bien entendu je m'égare.
A St Clair de Rivière, je fais une pause à 9h15 et m'ingurgite mes 3 pains aux raisins. Je quitte peu à peu le pays de la brique rouge en laissant Toulouse à ma droite.

Vient ensuite une succession de côtes interminables. Je suis maintenant dans le Gers à Lombez. Il fait toujours gris depuis ce matin, malgré quelques timides percées du soleil. Sur la route ont été peints des encouragements pour Chavanel, Rasmusen et Moreau.
Rien pour moi, dommage !!
Chaque haut de côte sur le parcours est marqué d'une ligne blanche, je ne sprinte pas pour le prix du meilleur grimpeur.
13h30 : arrêt restaurant à Masseube ( potage, crudités, coquillettes, côte de porc et riz au lait).
Je repars à 14h15, après que le restaurateur m'ait informé que Vic en Bigorre était en zone "orange" pour les orages. Toujours des côtes interminables, et le vent qui aujourd'hui a décidé de ne pas m'être favorable.
Je laisse à ma droite Marciac, et j'arrive dans le pays des Hautes Pyrénées à Vic en Bigorre sans avoir essuyé un seul orage, et après une journée éprouvante musculairement.

L'étape de demain s'annonce aussi "casse-pattes" que celle d'aujourd'hui avec des côtes encore plus longues.


mardi 1 juillet 2008

9eme étape : Abeilhan - Gardouch

01 juillet 2008

Départ à 5 h 50
Arrivée à 15 h 00

Itinéraire Via michelin :
- Distance : 156 km ==> réalisé : 163 km
- Temps : 11 h 06 ==> réalisé : 9 h 10


Levé à 5 h 10, je retrouve Papy qui est déjà debout depuis 5 h 00 pour me préparer mon petit déjeuner. (Il était même en train de vouloir me faire cuire des coquillettes...)


La veille au soir, grillades à foison cuites d'une main de maître par mon Hôte.
Un dernier salut de la main en bas de la côte qui mène à sa maison et c'est parti pour le pays du cassoulet.
Il fait à peine jour et j'ai mis mes "feux de position"
Tout va bien jusqu'à Lignan-Sur-Orb où une voiture me serrant, je suis obligé de passer sur une plaque d'égout mal enrobée. Grosse secousse qui me résonne dans les bras et dans tout le corps.
En roulant je m'aperçois que ma roue arrière est dégonflée.
Je m'arrête et change ma chambre à air. Au moment de repartir, je m'aperçois que la roue avant est aussi à plat.
Rebelotte, je change aussi la chambre avant (ma dernière).
En repartant à nouveau, je m'aperçois que ma roue avant fait une bosse. Heureusement ce n'était que la valve qui était mal mise.
Tout est remis en état, et je peux repartir après près d'une demie heure de fébrilité, mais je n'ai plus droit à une autre crevaison, je n'ai plus rien pour réparer. A cette heure ci, ce n'est pas la peine de chercher un magasin, je continue donc en surveillant attentivement l'état de la route.
La traversée d'un pont, avec passage unique de voiture régulé par un feu s'avère épique pour moi. Je dois rouler sur des plaques posées les unes à côté des autres avec entre chacune plus d'un centimètre d'espace, dans lequel ma roue n'arrête pas de se prendre. j'évite à 3 reprises la chute avec les voitures derrière moi qui s'impatientent.
La journée commence bien.
Je laisse Béziers à gauche et le golf du lion. Je rencontre un coureur avec lequel je discute un peu le long du canal du midi et ai une petite pensée pour papy qui devait allé courir 18 km avec ses 2 copains à 7 h.
Je change de carte.
A 9 h, une pancarte m'indique que Carcassonne est à 52 km, je n'en ai fait que 42.
Le dieu Eole est encore avec moi, puisqu'il m'est favorable.
Je passe dans l'Aude, puis l'hérault, pays cathare, le minervois...
Le goudron est parfait et la route est tentante, ce serait un pêché de ne pas rouler.
Oubliées, les bonnes résolutions de la veille,....

10 h : pose, 2 pains aux raisins et un chausson et je repars 20 minutes plus tard.

Une portion de mauvaise route avant d'avoir à nouveau un billard avec un très bon rendement, le vent m'étant toujours favorable.

Trèbes, le pays d'Eliane. Encore le canal. Je me perds un peu et me retrouve sur une voie express comme d'habitude.
Même chose à Carcassonne où je passe à 11 h 10.
je vois qu'il y a un décathlon mais on y accède finalement par un échangeur.
je n'insiste pas et prends 10 km de voie expresse avec frissons garantis, pour retrouver enfin le bon itinéraire qui se révèle toujours aussi roulant.

Après une trentaine de km, passage avec plein de gravillons, c'est vraiment ce qu'il me fallait.

Les kilomètres passent. la châleur est pesante, mais le vent m'aide bien.
Passage au dessus d'une retenue d'eau puis je finis par des côtes en suivant le chemin des crêtes.

Je suis maintenant dans le département de la haute garonne.

Voilà, il est 15 h et c'est fini. Je me suis fait plaisir en roulant sur des bonnes portions du parcours, et je le paierai sûrement dans les jours qui viennent, mais rouler dans ces conditions, c'est vraiment le top.

La maison des parents de Christelle se trouve en haut d'une côte que je gravis à pied.

C'est la maman qui m'accueille dans cette magnifique maison.

Douche, repas puis Piscine avant de repartir demain pour le bigorre.