lundi 30 juin 2008

8eme étape : Clapiers - Abeilhan


30 juin 2008

Départ à 6 h 00
Arrivée à 11 h 00

Itinéraire Via michelin :
- Distance : 62 km ==> réalisé : 72 km
- Temps : 4 h 26==> réalisé : 5 h 00

Levé à 5 h 15, je quitte Phiphi, qui s'était levé pour l'occasion et prends la direction de Montpellier à 6 h pétante.


Il fait déjà 22 °


Hier Dominique et Carole m'ont appelé pour avoir des nouvelles, ils n'ont plus internet. Dominique, en vieux brisquard de la route me prodigue quelques conseils de prudence dans la gestion de mon effort.

Une petite côte au démarrage et c'est parti.

Un erreur de parcours m'emmène vers le vieux Montpellier, mais je rejoins vite l'itinéraire prévu.

Une piste cyclable (une vraie) pendant 12 km jusqu'à Counonsec.

Je suis toujours dans une région de vignes, les coteaux du Languedoc.

A la la moindre côte, j'essaie de mouliner un maximum, pour économiser mes cuisses.

Vue sur l'étang de Thau.

Montagnac : je rentre dans une crémerie, le vélo à la main pour ne pas qu'on me le subtilise, et m'achète 3 bananes, aussitôt ingurgitées.

Je suis un peu inquiet, je n'arrive pas à joindre Papy, depuis la veille, et me demande si je ne lui ai pas communiqué une mauvaise date d'arrivée.

A Pézenas, j'essaie à nouveau et sans succès.
Ma décision est prise, je passe chez lui lui laisser un petit mot d'excuse pour mon erreur de date et ensuite je continue pour entamer l'étape du lendemain, ce sera toujours ça de pris sur les 160 km qui m'attendent mardi jusque dans le pays toulousain en passant par Carcassone.

Le ciglaes m'acclament toujours en nombre.

Je laisse béziers à gauche passe à Alignan-du-vent puis c'est Abeilhan, joli petit village de ma destination du jour, en haut d'une bonne côte avec vue sur les montagnes des pré cévennes et les vignes environnantes.

Papy est bien chez lui avec Danielle.

OUF !

Il m'accueille, toujours, le même, aussi jeune et fringant.
Il était en pane d'Internet et de téléphone.

Il se se porte comme un charme.

Il participe toujours à des courses à pied et tout comme chez nous, dans le poitou où ils gagnaient tous les poduims dans sa catégorie V3, il continue dans la région de Béziers raflant toutes les coupes du coin.

S'il n'est pas partageur pour la gagne, Papy, pour le reste c'est la générosité même et j'ai donc droit au tapis rouge pour nos retrouvailles.

Sa compagne Danielle mets les petits plats dans les grands pour moi.

Il garde un "pied" au PEC, grâce aux mails que Christian lui envoie et aux sites du PEC.

Pleins de souvenirs remémorés.

Il pense fort à tout le groupe qui lui manque beaucoup et me charge d'embrasser bien fort tout le monde.

Il regrette la convivialité du groupe, l'organisation sans faille des déplacements concoctés pas Christian, mais assume son choix d'être revenu vivre dans la maison et le village de son enfance.

Il me propose d'aller faire un footing.

Invitation que je décline poliment.....

Joël me passe un petit coup de fil pour prendre de mes nouvelles et en profite pour saluer Papy.
On se retrouvera vendredi à Espelette.


Après mon oncle Claude et Danielle, Vincent, Nanou et Fred, mon oncle et ma tante de Sommières, Phiphi et Zoé, maintenant Papy et Danielle, plus les rencontres au fil de mes étapes, les entraînements sur Niort et Loudun, les coups de téléphone et les encouragements que je reçois de la famille et des copains, le vélo me permet de renouer ou de maintenir les liens d'amitiés matérialisés sur la carte de France par le tracé et les étapes de ma diagonale de moins en moins floue.

Bientôt 1000 km, et le temps ne me dure toujours pas, même si à chaque fois c'est un peu dur de quitter mes hôtes.


Quand j'ai des petits passages à vide sur des portions de parcours moins intéressantes, je me reconcentre sur ma vitesse de pédalage et la gestion de mon effort pour ne pas trop foncer et gaspiller des forces qui me seront encore nécessaires.

Heureusement, il y a toujours dans le paysage ou dans les villes et villages traversés des choses intéressantes qui permettent d'éviter lassitude et démobilisation.

Souvent, on me dit qu'il faut du courage, pour faire ce que je fais.
Je pense sincèrement que non, moi c'est un acte gratuit.
De la volonté assurément, mais le courage pour moi, il faut le reconnaître et l'attribuer à celles et ceux qui souffrent dans la maladie ou pour toutes autres raisons, et qui tous les jours, à chaque instant, doivent trouver la force et le courage d'avancer et de tenir.
Moi rien ne m'empêche d'arrêter, si ce n'est un amour propre qui serait un peu blessé.
Pour beaucoup d'autres, pas d'alternative, tenir, garder la tête haute le plus longtemps possible, sinon, il n'y a plus rien.

36° dehors

Allez, trêves de cogitations, c'est l'heure de l'apéro et du repas.
Avant de repartir demain vers le pays du Cassoulet où les parents de Christelle m'attendent.


Extraits des commentaires périple 2008

Mercredi 2 juillet 11h08
Bonjour François,
Où en es-tu de ton périple ?
J’espère que tu t’amuses bien et passes de super moments avec les amis de partout !!!
Ce matin, nous avons ta fille en photo pour un article sur le téléaccueil.
Je te le garde
Avec toute mon amitié
Philippe
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François Gorry
Dimanche 29/06 13h
Enfin des photos du vélo...et même du cycliste!
Attention Florence, si François commence à voir des biches...!!!
Je suis avec intérêt le périple, ça me rappelle St Jacques de Compostelle : c'était moins sportif, mais tout aussi fou quand on faisait des étapes de 50 km en Espagne en plein cagnard.
Je repense inévitablement à ces moments là et je me dis qu'il faut un bon mental pour faire ça en solitaire.
Bon courage et bon mistral!
François
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ANNE
mercredi 25/06
Salut François
Un Grand "Bravo" et "Chapo" pour ce super périple fou et génial à la fois que tu as entrepris.
Merci beaucoup pour ton Blog hyper sympa à suivre et à lire tous les jours "grâce à Florence" et à tes talents d 'écrivain.
De supers souvenirs à raconter, des paysages plein la tête, profites-en bien malgré les douleurs et la chaleur.
Bon courage pour tes prochains parcours, bonne course à pied à "l' Espelette" pour toi et Florence.
A bientôt.Bises à tous les deux.
Anne
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Boudiou,
ça monte, que j'te crois ... Ca me rappelle quand j'étais pion à Murat et qu'on profitait des après-midi libres pour faire du vélo sur la Planèze (qui n'a de plat que le nom).
C'est ben vrai kc'est un beau pays.Heureusement qu'à l'auberge, il y a du bon Cantal bien piquant avec le saucisson d'Auvergne. Les tripoux, c'est le matin en partant pour se mettre "en jambes".
Bon continue bien, mon gars et fais gaffe à la bête, car en fait ils n'ont pas réussi à la tuer et le roi s'est fait avoir avec une espèce de peau de chien qui a eu l'air de le satisfaire.Surtout ne va pas à Marvejols (Verge molle pour les intimes) car là , c'est sûr, elle y est encore ...Hasta pronto, senior.
PhiphiEnvoyé par Anonyme à Ma diagonale du flou passe par Iteuil le 25 juin 2008 09:59
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Salut François,
Bien parti mon gars .... Bravo.
On t'attend pour samedi prochain.
Prépare tes gourdes car ici depuis vendredi dernier, c'est l'été .... mais la piscine est prête.
A part ça en tant que Limousin et creusois (Poulidor est creusois même si il a émigré à Saint Léonard de Noblat en Haute Vienne, né le 15 avril 1936 à Masbaraud-Mérignat, dans le département de la Creuse), je te précise que le Raymond alias Poupou s'écrit Poulidor et non pas Poulidord (d'ailleurs, il ne dormait pas beaucoup sur son vélo).A tout de suite ..... enfin après quelques coups de pédales.Envoyé par Philippe à Ma diagonale du flou passe par Iteuil le 23 juin 2008 08:41-------------------------------------------------------------
23/06 14h36
Salut François,
J’apprécie de te lire et que nous puissions « partager » la balade sur les chemins de la France profonde ; la lecture au petit matin du blog me donne un peu de « pêche » pour la journée.
Les premiers jours seront un peu difficiles (pour moi c’était le cas)
mais par la suite ça sera de mieux en mieux et je te parie que vers la fin les étapes vont te sembler trop courtes(tu fera cela à l’aise).
Pour le moment je te souhaite plein de bonnes choses et j’attends la lecture de cette diagonale avec impatience.
Ps :Fais gaffe au soleil
Patrice paques
----------------------------------------------------------samedi 21 juin 2008 18:39
Coucou,
J'imagine que les dernières gouttes d'huile ont trouvé leur place sur la chaîne et que les jambes sont au top.
J'espère que tu as trouvé un hébergement pour chacune de tes nuits de repos.
Sois prudent sur la route et dans tes efforts.
On est de tout coeur avec toi et avec tes femmes qui vont te soutenir de la voie(x) à distance, je suis sûr que tu les entendras "allez François, on t'aime, ......".
Gros bisous et n'hésites pas à appeler à n'importe quel moment, si tu penses qu'on peut t'aider (*).A mi-juillet dans la Vienne.Nono et fanfan.
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samedi 21 juin 2008 11:39
Tu as oublié de dire que tu étais venu à Niort avant la Bretage, petit parcours mais quand même.!!!
Pédales bien car j'ai regardé ton parcours et je pense que je te suivrais des yeux (sur l'écran bien sûr) tous les soirs.
Prends bien ton GPS pour ne pas te tromper.
Gros bisous de tous les deux.Ta grande soeur qui t'aime.
Annie et Christian.
A bientôt.
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samedi 21 juin 2008 07:41
Espèce de flou
Salut François,
Avant que tu partes, je viens te souhaiter une bonne virée.
Je suis admirative et j'ai mal aux jambes pour toi...
Le pari est fou vu les distances que tu vas manger mais il ne me semble pas flou du tout, tout parait très bien préparé.
Tu ne devrais pas partir avec le pluie cette fois.
Allez, amuse toi bien et ramène pleins de souvenirs à nous raconter sur ce blog (sur lequel ce serait bien de pouvoir laisser un commentaire..).
Bises à toi et Florence.Stéphanie
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samedi 21 juin 2008 09:56
Salut, ayant eu quelques expériences de ce genre de périple , tu me donnes des fourmis dans les jambes...
Je te souhaite un bon vagabondage sur tes routes buissonnières et je vais suivre cette escapade avec intérêt.
Hasta luego à ...Espelette.Daniel
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vendredi 20 juin 2008 19:24
Bonsoir,Je rentre de déplacement, juste à temps pour te dire ...Bonne route.
Et bons coups de pédales entre Montpellier et Espelette (prend les côtes en marche arrière, tu auras toujours la sensation de descendre !!!).
A bientôt pout voir tes belles gambettes !Jean Pierre
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vendredi 20 juin 2008 14:07
Bravo FRANCOIS et bon courage.
On est tous fier de toi.
Encore BRAVO.PATOU

samedi 28 juin 2008

6eme - 7eme étape : Carpentras - Sommières - Clapiers






28 juin 2008

Départ à 6 h 00
Arrivée à 11 h 30



Itinéraire Via michelin :
- Distance : 95 km ==> réalisé : 102 km
- Temps : 6 h 45 ==> réalisé : 5 h 30


Levé à 5 h 15, je pars de chez Nanou à 6 h 00

Ou plutôt j'essaie de partir, puisque quand je descends de l'appartement, je me retrouve coincé dehors sur le parking extérieur, sans clef, ni code pour ouivrir la grille.

Ni une, ni deux, ce n'est pas ça qui va m'arrêter, j'escalade la grille, passe mon vélo par dessus, non sans difficultés, et me voilà, à califourchon en haut de la grille coincé entre les barreaux avec mon sac à dos.

Une fois redescendu, j'enfourche le vélo et c'est parti pour mon étape vers Sommières via Avignon et Nîmes.
J'ai été traité comme un pape chez nanou, repas reconstituant, repos, piscine, ordinateur (....) hier soir, soirée d'inauguration du salon de coiffure d'un ami de Fred. Tout le gratin de Carpentras est là, je me sens un peu déplacé hirsute que je suis. Traiteur tip top, déco super travaillé.

Ensuite, repas à l'Isle sur orgues dans un restaurant/brocante où Fred et Nanou exposent les mobiliers et objets qu'il ont amassés au fil de leur vide greniers. Concept où l'on mange sur des tables des chaises et de la déco que l'on peut emporter.
Ensuite retour en passant sur une superbe route, avec un passage entre des parois de roche striée, des vues magnifiques sur le ventoux et les dentelles de Montmirail.
Villas dans les collines de chênes verts et les vignes, une propriété avec une immense allée bordée de chaque côté de ciprés, un borry, on est déjà dans le Lubéron. A faire en vélo dans une autre expédition en y intégrant le Ventoux.

J'appréhende le mistral qui a été annoncé à 80 km/h.

Il commence à faire ses gammes d'échauffement, moi en guise d'échauffement je décide donc de prendre la voie rapide à 4 voies vers Avignon.

Je fonce avant qu'il ne me cloue sur place, les jambes me font mal, mais je dois absolument sortir de la vallée du Rhône avant qu'il se déchaine.

Les bourrasques commencent à me bousculer dangereusement vers les voitures qui passent à 110 km/h à côté de moi. je l'ai de 3/4 arrière.

Le dieu Eole doit être avec moi.

J'ai aperçu hier un titre de l'équipe, qui parlait de jeannie qui a encore remporté le championnat de France. Elle aura 50 ans le 31 octobre 2010.

J'arrive sans encombre à Avignon, le pont, le palais des papes, une barre de céréales et je repars.
Des usines, le mistral toujours, il est maintenant au top de sa forme avec des bourasques qui me chahutent en permanence. Heureusement, je l'ai souvent de 3/4 arrière.
Un vent à décorner une limousine ou une salers.

Des usines, je laisse Tarascon.
Cave vinicole à foison, mais pas de boulangerie à l'horizon.
2 chaussons aux pommes.

Meynes, 1 côte avec en plein milieu de la chaussée un écureuil, debout sur ses pattes arrières. Il ne bouge pas et part à seulement 5 m devant ma roue.

Encore des vignes.
Les costièmes de Nîmes.

Arrivé à Nîmes, je décide de faire le touriste, je coupe à travers les rues piètones, avec le soleil comme repère.


C'est le moment que je préfère en ville, quand il n'y a pas grand monde, que l'activité reprend.

Les arènes sous le ciel bleu et un soleil de plus en plus brulant.







Route jusqu'à Sommières où je retrouve assez vite la maison de mon oncle dans les petites ruelles vers les arènes et le célèbre Vidourle.

Retrouvailles, repos et repas.

Je repars l'après midi (voir ci-dessous)




28 juin 2008 Sommieres - Clapiers

Départ à 14 h 30
Arrivée à 16 h 15

Itinéraire Via michelin :
- Distance : 25 km ==> réalisé : 28 km
- Temps : 1 h 46==> réalisé : 1 h 45

Je repars sous un soleil au zénith.

Petites côtes sur une route entre des murs de pierres et des oliviers où le seul mouvement d'air est celui provoqué par le chant des cigales qui s'en donnent à coeur joie.



Je suis une petite route au travers des vignes et élevages de taureau facilement reconnaissables par des piquets de clôtures très serrés et surmontés de barbelé.

Le maître des lieu, énorme au milieu de ses congénères est à la mesure de cet enclos. Je suis dans le pays de la tauromachie.

Pour ma part depuis que je suis arrivé dans le coin, j'ai joué aussi pas mal de l'esquive avec les voitures.

A un carrefour pas d'indication. Je fais le choix d'une route qui se transforme petit à petit en chemin.
Je continue, en marchant c'est pas le genre de la maison de faire demi tour, j'ai tout mon temps.

Au bout de 5 minutes, je commence à m'interroger, le soleil cogne et je me vois mal me mettre à l'ombre sous un pied de vigne.

J'aperçois au loin une petite route (ou un chemin? ) qui remonte sur les collines environnantes.
J'insiste et me retrouve sur une route avec de l'herbe au milieu qui me conduit au château de Montlaur.
J'ai fais un détour.
Je repars vers le bon itinéraire sous une chaleur étouffante.

Le mistral est moins présent ici.

Au loin le pic Saint loup.
Je fonce sur des routes roulantes jusqu'à Clapiers où je retrouve Phiphi et Zoé.

Ça y est c'est la méditerranée.

Le dimanche, Phiphi nous emmène faire une petite balade en voilier avec pique nique en mer.

Malheureusement pour moi, comme j'ai le mal de montagne, j'ai aussi le mal de mer et c'est un peu barbouillé que je finis l'après midi avec des coups de soleil.

A croire que je ne sois à peu près bien que sur mon vélo....

Lundi, je repars pour aller retrouver Papy.








jeudi 26 juin 2008

5eme étape : Saint Etienne de Lugdares - Carpentras

26 juin 2008

Départ à 6 h 30
Arrivée à 18 h 00

Itinéraire Via michelin :
- Distance : 152 km ==> réalisé : 164 km
- Temps : 10 h 49==> réalisé : 11 h 30

L'étape de tous les dangers ?

Je quitte à la fraîche mon sympathique couple de restaurateurs dans ce village qui s'affiche aussi comme étant le lieu où la bête de Gévaudan a été tuée ....

Ce village est aussi celui où est né le bagnard Papillon.

Bête, bagnard, allez, tout est là aujourd'hui pour me lancer, moi forçat de la route, à l'assaut de cette montagne ardéchoise qui m'appelle.

L'itinéraire d'aujourd'hui doit me conduire en haut de la montagne par une route signalée en rouge et blanc sur la carte Michelin, signe de dangerosité....

Des villageois me l'ont confirmé, ca grimpe dur!
et faut pas avoir peur du vide !
1 km dans la vallée toujours avec en fond sonore le bruit de l'eau et des cloches des vaches (différents son de cloche en fonction du papa, de la maman et du petit) et bien entendu l'odeur de foin.

Et d'un seul coup, à droite la grimpette commence.

Ça me convient, J'ai envie d'en découdre.

Les lacets s'enchaînent, ils sont très rapprochés, très courts et très raides comme il se doit, je ne serai pas venu pour rien.

C'est debout sur les pédales que je les passe.
Je joue les équilibristes, tout est à gauche et je fais quasiment du surplace.
Je suis a à peine 9km/H....

Lacet après lacet, je grimpe, à mon rythme, et là, devant moi, belle récompense : une biche au milieu de la route m'observe un moment puis, d'un bond agile et gracieux disparaît dans les bois sombre, imité par une autre biche qui traverse à son tour.

Son jugement est sans appel, je ne suis pas la bête que je pensais être ce matin.

Tant pis pour mon ego, je continue le sommet en point de mire. Je suis là pour le combat, je ne baisserai pas les yeux, je suis à mon élément et dire que ce n'est qu'un toute petite partie des circuits de l'ardéchoise...









En haut, je découvre le circuit qui redescend avant de remonter sur l'autre versant de la montagne.

Des sensations, j'en voulais et je suis servi !

Je mets ma veste et c'est parti pour la descente vertigineuse.

Très impressionnant !
Je roule au pas.

Le vide, les bourrasques de vent qui me bousculent, c'est beau, j'aperçois
la route qui serpente 100 m plus bas.


Arrivé en bas je suis obligé de finir de descendre les derniers lacets






Si la route était étroite au début, elle est maintenant minuscule avec en plus un amoncellement de graviers au milieu.

Prudence, Prudence avec mes huit kilos sur le dos.
La remontée se fait aussi au début à pied, un vrai mur !







Ça monte toujours !


Il est 8 H15 et je n'ai fait que 12 km !

Mais quel spectacle ! Grandiose !
Aucun mot, aucune photo, ne peuvent décrire ce que j'éprouve dans cette ascension où plaisir de l'effort physique se conjugue avec plaisir des
yeux.









C'est vrai depuis le début de mon périple, mais ça été crescendo, m'habituant au fur et à mesure aux paysages que traversais :
de ma vallée du Clain, pourtant si chère à mon cœur, mais qui ne fait pas le poids ici, je suis passé dans le limousin puis au travers des volcans d'Auvergne et maintenant j'attaque ceux de l'Ardèche aux allures de montagne.


L'air est saturé par le parfum du genet et exacerbée par la rosée du matin et le soleil qui chauffe de plus en plus.
La montagne en est couverte.


Au loin derrière moi, la route a tracé son sillon dans ce jaune qui explose littéralement au soleil.
La haut, le ciel approche.
''y suis, je remets ma veste et
rejoins la route principale.






Il est 8 h 50, et je n'ai avancé que de 6 km depuis tout à l'heure, mais ça valait le coup !


En route pour pour suivre le ruban de goudron qui disparaît au
loin dans la vallée, dans une descente de à pic pendant 15 km en lacets successifs.

Je reste vigilant, il ne s'agit pas de prendre trop d'élan pour négocier chaque épingle et surtout ne pas se laisser surprendre par une déformation de la chaussée, le précipice est encore là, impressionnant.


Je rencontre 1 cyclo qui se la joue gros bras, sans casque avec bobonne qui suit en voiture... puis d'autres plus humble, le rythme régulier et sure.
Des cyclotes aussi, et 1 tandem.


En bas, j'entends , un "peuchère" haut et fort lâché par un homme en colère quelque part dans le fond de la vallée.

Les cigales ont définitivement remporté le concours de chant qu'elles livrent
depuis quelques kilomètres aux grillons.

Ça y est, plus de doute, je suis dans le SUD !

La chaleur est de plus en plus pesante.

Je file vers l'Argentière, hors itinéraire prévu, pour éviter une cote annoncée avec 1 chevron sur la carte Michelin.

Et là, je ne regrette pas ma décision, même si à plusieurs reprises je suis perdu.

Je suis au hasard les routes minuscules qui montent peut être, en définitive bien plus que l'itinéraire initial.

Je demande mon chemin, on m'envoie vers une route qu'on me dit "charmante".


Et en effet, quel régal, c'est encore une route empruntée par l'ardéchoise.
Ils se donnent un malin plaisir à choisir toutes les difficultés du coin, mais on peut leur faire confiance pour la beauté des parcours.
C'est comme un chemin qui sillonne dans les pins.




Une odeur de pin mélangée à une odeur que je ne reconnais pas, comme celle du cassis sauvage.

Là haut une vue dégagée époustouflante sur les chaînes de montagnes alentours.



J'arrive juste au dessus de L'Argentiere, surplombant la vielle ville et ses jardins en espaliers.






Frayeur, une voiture en face, qui grimpe les lacets sur cette route (chemin) trop étroite pour que l'on se croise.

Superbe ! magnifique !
Ça valait le détour.













11 h 15 - 50 km Je rejoins la D41 puis la D104, c"est la lutte avec les voitures, j'accélère, les voitures me frôlent. Je laisse Montréal à ma gauche....

Je prends une route qui suit un très beau canyon (défilé) pendant 10 km jusqu'à Ruoms.












Puis je traverse Vallon Pont d'Arc sous des accord de flamenco.
Holé ! je passe, trop de touristes.
Je suis un moment l'Ardèche.

Je grimpe sur un plateau couvert de chênes verts, qui n'offrent aucun ombrage sur la route qui est devenue une fournaise, me renvoyant l'odeur chaude de goudron.

Une indication sur un bâtiment : "syndicat de Barjac 1957".
Iils ont même créé le syndicat des "barjots" pour moi, car avec une chaleur pareille à 13 h 00 il n'y a plus personne sur la route.

Nanou, me passe un coup de fil. Je réponds en pédalant, je ne veux pas m'arrêter en plein Cagnard, l'air de la "vitesse" fait du bien.
Elle s'inquiète m'entendant un peu essoufflé, et me propose d'aller me chercher.... Je lui dit que je n'ai fait que 80 KM, qu'elle ne s'inquiète pas.....

Joli village, écrasé sous la chaleur.

Je m'arrête 30 mn manger une salade ardéchoise à Labastide de Virac.
Il est 14 H 00.

Laval ST Roman, le vignoble ardéchois, les route bordées de platanes avec plein d'ombre sur la route.








Je cherche des yeux depuis un moment le mont ventoux et le devine sous un panache de nuages. Je reviendrai un jour lui parcourir les flancs en passant par bédouin et en redescendant l'autre versant. Ce sera pour plus tard.

Du vent ! Quelquefois de face : un bien (pour le rafraichissement qu'il me procure) un mal (pour mes jambes).

Je prends donc mon mal en patience et mouline.

Pont saint esprit, le Vaucluse.

Saint d'esprit, je le reste pour ne pas bourrer comme un malade sur ces routes roulantes, je sais qu'il me reste encore pas mal de chemin.

Je traverse le Rhône.

J'ai fait liason entre la vienne et le rhône.
Je commence à réaliser la chose.
Je passe en Provence

Pas mal François !

Les camions que je croise projettent poussière et sable que le vent me rabat en pleine figure.

Toujours aussi chaud.

J'emprunte sur 5 km la nationale 7 en pédalant au maximum. Les camions et voitures me frôlent.

Je me perds pour suivre cet itinéraire via michelin qui m'indique des rues qui ne sont pas indiquées dans une superbe zone résidentielle au dessus de Mornas, dans les oliviers et les murs de pierres sèches et Plates.

Ensuite route au travers des vignobles, je suis dans le gard.
Vacquéras, Gigondas, Beaume de Venise, je passe dans les vignobles des côtes du Rhône.

Je peine sur une toute petite montée vers Carpentras, les voitures s'impatientant derrière mois (1 moto double 1voiture qui me doublait, c'est très chaud...).

J'arrive à Carpentras assoiffé, ca fait 1 heure que je n'ai plus d'eau.J'y suis ! Je m'aperçois que j'ai perdu 1 feuillet de notes (et oui, je gribouille des notes sur mon itinéraire via michelin pour aider ma mémoire à sélectionner quelques petits extraits des moments fabuleux que je passe à sillonner ces routes, inaccessible au promeneur en voiture. Je n'arrive pas à les relire pour la plupart du temps).

Demain repos avant de repartir sur ma diagonale.

Mistral annoncé : 80 km / H

Je ne sais pas si j'avancerai ou reculerai ......

En attendant piscine et pâtes chez Nannou qui me soignent comme un pape.