TRAIL ARDECHOIS 2011
samedi 30 avril 2011
57 km - 2 750 m Deniv +
Lieu : Desaignes
Samedi 30 avril 2011 - Départ à 8 h 00
Mais quant au bonhomme, pas le top : si les 30 premiers km ont été bien vécus, la chaleur, la douleur au talon qui se rappelle à mon bon souvenir, l'alimentation (et oui toujours et encore l'alimentation) et la pression pour ne pas faire un moins bon temps ou au moins d'égaler celui de l'édition 2009, ont été les ingrédients pour que le final se fasse au radar et en mode "batteries de secours"
Un final qui me rappelle donc un peu celui de l'ultra de Champsaur Mal en point au point de ne pas pouvoir fêter dignement l’anniversaire de Sandrine le soir même : éteint il était le gars et nauséeux au possible
En parlant de poireau, à lire absolument cet article que j'avais déjà lu dans Ultrafondus, je pense que chacun d'entre nous peut se retrouver un petit peu :
hommage à tous les poireaux du monde entier .
Toutes les questions que l'on peut se poser sont là. Voir aussi les commentaires postés à cet article
Je l'ai relu et ne résiste pas à en publier un extrait :
---/---Quelle est cette force qui au bout de 35km, alors que tu es à genoux, seul perdu au milieu d’une forêt, à la limite de la rupture totale, vidé de toutes forces physiques, quelle est cette force qui te pousse à te relever pour en faire 19 de plus ?
Voilà la question qui se pose et à travers elle l’hommage à tous les ultrapoireaux de part le monde. Car ils sont là, parmi nous, David Vincent ne les a pas vus car David Vincent est un héro, s’il courait il serait devant. Les gens dont je parle sont derrière. On les reconnaît facilement, non pas à leur petit doigt, mais à leur visage marqué, à leurs regards paniqués, envieux, absolus, agressifs, prêts à bouffer le monde, parfois le tout en un comme ses dentifrices tellement chargés en produit lavant qu’ils pourraient désinfecter les chiottes d’un régiment de compagnie alors que tout ce qu’on leur demande c’est d’avoir les dents blanches et une haleine à peu près fraîche. On les reconnaît grâce à leur fringue bon marché, grâce à leur pancarte ou photo, grâce à leurs jambes claudicantes, à leur tenue inapproprié, à leur teint rouge, à leurs cicatrices.
Bien entendu, il y a poireau et poireau. Et il faut une certaine expérience pour reconnaître le grain de poireau de l’ivraie de poireau. N’est pas David Vincent qui veut.
Le poireau dont je parle est la crème du poireau. Il est là, planqué au fond, il est discret, presque absent. Le jour de l’inscription, quand il a cacheté la lettre, il n’a pu s’empêcher de ressentir un pincement au cœur, il venait de se prendre une petite giclée d’adrénaline, comme s’il transgressait un interdit, comme s’il s’apprêtait à réaliser l’impensable.
Aujourd’hui sur la ligne de départ, la sensation est la même en version démultipliée. Sa fréquence cardiaque à prix vingt ou trente pulsations à la minute rien qu’en enfilant le sac. Il est comme tous les autres et n’attend qu’une chose : le départ. ---/----
L'article : ICI
Il est extrait de l'excellent et succulent blog de "Le Shung" qui fourmille de très bons articles et de récits captivants et décoiffants sur nos "aventures intérieures" que je trouve toujours passionnantes à lire ou à écrire. Mais lui il le fait avec talent. Pour preuve l'intro de son dernier article :
A découvrir donc absolument ! Itinéraire d'un HPI ou les tribulations et autres idiosyncrasies d'un Haut Potentiel d'Inadaptation
J'espère ne pas avoir trop plombé l'ambiance festive des copains, surtout que Sandrine et Manu, qui ne pouvaient pas courir pour cause de blessures, ont été aux petits soins pour nous et d'une gentillesse sans égal. Mille excuses à Sandrine et à charge de revanche.
Encore un grand merci à eux.
Pour me faire pardonner, j'espère faire partager à Manu et Sandrine des balades en vélo avec Florence et les copains du samedi matin et leur offrir ainsi un palliatif à leur frustration de ne pouvoir courir, pour l'instant (sans parler de la culture intensive des tomates..... histoire de jardiner en CO, et c'est un poireau qui parle en connaisseur.En parlant de poireau, à lire absolument cet article que j'avais déjà lu dans Ultrafondus, je pense que chacun d'entre nous peut se retrouver un petit peu :
hommage à tous les poireaux du monde entier .
Toutes les questions que l'on peut se poser sont là. Voir aussi les commentaires postés à cet article
Je l'ai relu et ne résiste pas à en publier un extrait :
---/---Quelle est cette force qui au bout de 35km, alors que tu es à genoux, seul perdu au milieu d’une forêt, à la limite de la rupture totale, vidé de toutes forces physiques, quelle est cette force qui te pousse à te relever pour en faire 19 de plus ?
Voilà la question qui se pose et à travers elle l’hommage à tous les ultrapoireaux de part le monde. Car ils sont là, parmi nous, David Vincent ne les a pas vus car David Vincent est un héro, s’il courait il serait devant. Les gens dont je parle sont derrière. On les reconnaît facilement, non pas à leur petit doigt, mais à leur visage marqué, à leurs regards paniqués, envieux, absolus, agressifs, prêts à bouffer le monde, parfois le tout en un comme ses dentifrices tellement chargés en produit lavant qu’ils pourraient désinfecter les chiottes d’un régiment de compagnie alors que tout ce qu’on leur demande c’est d’avoir les dents blanches et une haleine à peu près fraîche. On les reconnaît grâce à leur fringue bon marché, grâce à leur pancarte ou photo, grâce à leurs jambes claudicantes, à leur tenue inapproprié, à leur teint rouge, à leurs cicatrices.
Bien entendu, il y a poireau et poireau. Et il faut une certaine expérience pour reconnaître le grain de poireau de l’ivraie de poireau. N’est pas David Vincent qui veut.
Le poireau dont je parle est la crème du poireau. Il est là, planqué au fond, il est discret, presque absent. Le jour de l’inscription, quand il a cacheté la lettre, il n’a pu s’empêcher de ressentir un pincement au cœur, il venait de se prendre une petite giclée d’adrénaline, comme s’il transgressait un interdit, comme s’il s’apprêtait à réaliser l’impensable.
Aujourd’hui sur la ligne de départ, la sensation est la même en version démultipliée. Sa fréquence cardiaque à prix vingt ou trente pulsations à la minute rien qu’en enfilant le sac. Il est comme tous les autres et n’attend qu’une chose : le départ. ---/----
L'article : ICI
Il est extrait de l'excellent et succulent blog de "Le Shung" qui fourmille de très bons articles et de récits captivants et décoiffants sur nos "aventures intérieures" que je trouve toujours passionnantes à lire ou à écrire. Mais lui il le fait avec talent. Pour preuve l'intro de son dernier article :
vendredi, mai 6 2011 VOyage en Paradoxie
Par Le Shung' le vendredi, mai 6 2011, 22:55
Merci à ceux qui ont suivi et jouer le jeu et aux autres aussi... Et partons donc pour ce long voyage en Paradoxie... ou pas.
J’en vois déjà qui se demandent où se trouve la Paradoxie. C’est variable. L’île, car c’est une île, voyage au gré des courants déterministes.
Le week-end du 16 avril 2011 elle se trouvait dans le Périgord Noir, quelque part entre Belvès et Sarlat pour être plus précis. C’est un endroit magnifique dans lequel je n’étais jamais venu. Le printemps y développait toute sa puissance. Le vert, je n’avais plus vu autant de vert depuis… Ai-je jamais vu autant de vert ? Je ne crois pas.
Le soleil. La lumière. La Dordogne. Où puis-je m’allonger, endormir mon âme fatiguée ?
Une demi-éternité de flânerie m’aurait suffi. Je n’avais que 36heures pour venir de Paris, courir cent kilomètres et retourner sur Paris.
Belvès. Au fil des semaines, ce nom était devenu comme une obsession.
C’est à la fin de l’année 2010 que tout a commencé, lorsque j’ai demandé à mes collègues de l’équipe des Zenculeurs de Schtroumpfs, les Blue Fuckers, ce qu’ils comptaient courir.
Ca se lit en deux secondes dans mon regard : « Avec lui on va avoir des emmerdes ». C’est que j’ai des problèmes avec la hiérarchie, la mauvaise, celle qui…Hum…
J’en vois déjà qui se demandent où se trouve la Paradoxie. C’est variable. L’île, car c’est une île, voyage au gré des courants déterministes.
Le week-end du 16 avril 2011 elle se trouvait dans le Périgord Noir, quelque part entre Belvès et Sarlat pour être plus précis. C’est un endroit magnifique dans lequel je n’étais jamais venu. Le printemps y développait toute sa puissance. Le vert, je n’avais plus vu autant de vert depuis… Ai-je jamais vu autant de vert ? Je ne crois pas.
Le soleil. La lumière. La Dordogne. Où puis-je m’allonger, endormir mon âme fatiguée ?
Une demi-éternité de flânerie m’aurait suffi. Je n’avais que 36heures pour venir de Paris, courir cent kilomètres et retourner sur Paris.
Belvès. Au fil des semaines, ce nom était devenu comme une obsession.
C’est à la fin de l’année 2010 que tout a commencé, lorsque j’ai demandé à mes collègues de l’équipe des Zenculeurs de Schtroumpfs, les Blue Fuckers, ce qu’ils comptaient courir.
Ca se lit en deux secondes dans mon regard : « Avec lui on va avoir des emmerdes ». C’est que j’ai des problèmes avec la hiérarchie, la mauvaise, celle qui…Hum…
A découvrir donc absolument ! Itinéraire d'un HPI ou les tribulations et autres idiosyncrasies d'un Haut Potentiel d'Inadaptation
Quant à moi, je me demande de plus en plus, si ce n'est pas la fatigue qui me met dans ces états plutôt que l'inverse.
Et si ce n'étaient pas l'alimentation et les problèmes nauséeux qui étaient la cause de ma décrépitude mais l'inverse ? et si c'était simplement mon corps qui me signalait que j'étais en sur régime et que j'avais trop tapé dans mes maigres réserves (pas celles du sac à dos bien entendu toujours bien fournies mais qui me servent généralement à rien du fait que je n'arrive plus à rien avaler).
Si c'était le cas, je vais devoir encore partir moins vite pour m'économiser au maximum (déjà que ce n'est pas fulgurent). Mais n'est-ce pas mission impossible au regard des barrières horaires des ultras et du poireautage exemplaire que nous avons connu dans la montée du volcan lors de la diagonale des fous 2010 du fait qu'on ne s'était pas assez portés à l’avant de la course.Ça va devenir compliqué pour ma petite tête.
Je pense que je vais opté pour les boîtes de cassoulet dans mon sac à dos comme aiment à me le rappeler les copains...
Heureusement un traileur sympa m'a pris en remorque pour m'emmener à l'arrivée. J'ai beau eu lui dire à plusieurs reprises ne pas m'attendre, d'y aller à son rythme, comme j'avais déjà pu le dire plus tôt à Gégé qui fait une superbe course, et à Pascal (bravo à eux deux !)
Il avait une bien meilleure allure que moi, ce Traileur Saint Bernard, et ce n'est qu'à quelques centaines de mètres de l'arrivée qu'il a accepté de partir seul vers la ligne d'arrivée, le copain Gilles venant ensuite le relayer pour essayer de me relancer alors que je m'étais lâchement abandonné à la reposante allure de marche, genre promeneur du dimanche ou plutôt d'un gars qu'était cuit.
Et en plus du manque d'essence, mon GPS n'a pas fonctionné : il perdait ses repères dans la montagne ardéchoise, à l'image de son propriétaire.
Et en plus du manque d'essence, mon GPS n'a pas fonctionné : il perdait ses repères dans la montagne ardéchoise, à l'image de son propriétaire.
J'ai bien entendu utilisé les bâtons sur les parties pentues, et une fois que le moteur à commencé à toussoter, mais il a fallu que je me force pour les reprendre dans mon sac et les utiliser. Dans ce moments critiques où je pars à la dérive, j'ai du mal à faire les gestes de base pour se requinquer ou s'épargner. Le machinal prend le dessus sans recul : avancer, toujours avancer (même petitement) point barre,circulez, c'est pas beau à voir.
Je suis toujours étonné de ces rencontres, et de cette solidarité.
Même quand je suis en vrac, j'essaie toujours d'avoir un autre coureur en point de mire pour essayer de le rattraper et si le moral connaît une éclaircie, à le doubler.
Même quand je suis en vrac, j'essaie toujours d'avoir un autre coureur en point de mire pour essayer de le rattraper et si le moral connaît une éclaircie, à le doubler.
Y'a des gars sympas, comme ça, qui eux vous prennent en remorque et adaptent leur allure à la vôtre pour ne pas vous perdre.
Mais il est vrai que lorsque l'on aide momentanément un autre traileur, c'est aussi soit même que l'on aide, on en ressort plus fort. D'ailleurs notre énergie ne s'alimenterait'elle pas quelquefois de ceux qu'on aide ou tout simplement qu'on double... Il doit y avoir des connexions sauvages dans nos subconscients qui pompent tout ce qui se trouve à portée de nous, pour mettre en route le générateur de secours et transformant le négatif en positif.
Mais il est vrai que lorsque l'on aide momentanément un autre traileur, c'est aussi soit même que l'on aide, on en ressort plus fort. D'ailleurs notre énergie ne s'alimenterait'elle pas quelquefois de ceux qu'on aide ou tout simplement qu'on double... Il doit y avoir des connexions sauvages dans nos subconscients qui pompent tout ce qui se trouve à portée de nous, pour mettre en route le générateur de secours et transformant le négatif en positif.
Je ne dis pas que cela ne m'arrive jamais d'aider d'autres coureurs à passer des moments difficiles, mais généralement à 5, 6 km de l'arrivée sur un final comme celui de l'Ardéchois, si je suis un peu d’attaque, j'essaie de finir avec panache même si le reste de la course et le classement n'est pas glorieux et mes bons sentiments de solidarité du traiteur se transforment plutôt en énergie pour me surpasser, voire à dépasser les autres ce qui est encore mieux (avec mes petites capacités bien entendu). J'aime bien tout donner quand il reste encore des choses à donner. Là, j'ai été servi, et la maison n'avait plus la volonté de me faire crédit.
Trail ardéchois 2011 : en 8 h 07 241eme et 26eme V2
Trail ardéchois 2009 : en 7 h 33 236eme et 37eme V2
Sans commentaire
Florence quant à elle à bien vécu ce trail ce qui lui a bien remonté le moral suite à une petite période de fatigue. Je m'attendais d'ailleurs à la voir débouler à tout moment sur la fin et me doubler comme à Champsaure.
Quelque part j'aurais été content pour elle et mon égo n'en est plus à ses considérations depuis notre fameuse diagonale des fous 2010 calamiteuse où j'ai été le boulet de service Peut-être que tout compte fait, les coups de pied au cul me feraient avancerAu final, ce fût quand même un excellent séjour en Ardèche avec les copains et ma chère et tendre.
Une Ardèche qu'il me tarde de parcourir ou de traversée à nouveau en vélo, les souvenirs de mes 112 heures de pédalage pour faire les 1 670 km et 17 740 m de dénivelé positif de mon périple vélo 2009 d'Iteuil à Carnac fin mai 2008 puis d'Iteuil à Espelette via Carpentras fin juin 2008 m'ayant quelque peu titillé l'esprit ces derniers temps....
Mais soyons raisonnable et concentrons nous, c'est en effet difficile à concilier ce genre de petite escapade en vélo avec le gros morceau de mi juillet qui m'attend.....
Mais soyons raisonnable et concentrons nous, c'est en effet difficile à concilier ce genre de petite escapade en vélo avec le gros morceau de mi juillet qui m'attend.....
Le récit toujours aussi soigné de Christian et des photos ICI
ET ci-dessous, le résumé en image dont les toujours très appréciées vidéos de Serge Jaulin :
La vidéo TRAIL ARDECHOIS 2011 de Serge Jaulin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire