vendredi 4 juillet 2008

12eme étape : Hélette - Espelette

04 juillet 2008

Départ à 10 h 30
Arrivée à 14 h 30

Itinéraire Via michelin :
- Distance : 19 km ==> réalisé : 20 km
- Temps : 01 h 22 ==> réalisé : un certain temps,
ou un temps certain

Aujourd'hui, journée tranquille.

Je m'offre une petite grasse matinée et ne me lève qu'à 8 h 30.

Je me fais peur en me regardant dans la glace de la salle de bain, avec des poches sous les yeux qui auraient concurrencées celles qu'avait Roger Lansac.




Le corps commence à montrer des traces de fatigue évidente, même si la tête n'est pas encore prête à lui accorder une trêve.






Petit déjeuner copieux, je quitte mon auberge et enfourche à nouveau mon vélo.

Superbe soleil dans un ciel bleu lavé de tout nuage par un vent très fort.



La fatigue est vite oubliée devant ce magnifique spectacle que m'offre le pays basque :
toutes les tonalités de vert sont déclinées,
des pâturages d'un vert tendre parsemés de troupeaux de moutons et de vaches,
aux parties boisées plus sombres, mélangées à des près fauchés jaunissants,
le tout découpé sur un ciel bleu limpide.



Je m'arrête à chaque virage sur ces 8 km pour en prendre plein les yeux avant de descendre dans la vallée.

J'aperçois même, tout au fond, un peu de neige sur la chaîne des pyrénées.
C'est vraiment SUPERBE !

Hier, en discutant avec l'aubergiste de Helette, il me disait que tout le monde lui disait qu'il habitait une belle région, mais que lui il était habitué.
Par contre, en effet, il avait découvert certaines des petites routes que j'ai empruntées lorsqu'il faisait de la moto.




Pourquoi pas, mais pour le touriste que je suis,
seule la découverte à pied ou à vélo de tous ces superbes coins procure cette sensation d'être en "harmonie" avec ces paysages de toute beauté, je suis plus réceptif à tout ce qui m'entoure :
l'effort physique procure le sentiment d'accéder à des endroits presque inaccessibles autrement et de vivre des instants privilégiés.
Ces paysages là on ne les consomme pas au volant d'une voiture ou sur tout autre engin à moteur, on les mérite par l'effort physique que nécessite le relief tourmenté.
Ici, pas de classement, pas de challenge.

Non le simple plaisir de monter avec ses propres petits moyens physiques et son vélo en haut de ces collines et montagnes pour voir ce qu'il y a de l'autre côté,
une autre vallée, un autre village,
et d'en prendre plein les yeux.





J'arrive à Louhossoa ou Luhuso en basque à 11 h 15.
j'avance au pas et descends de vélo dans les côtes trop dures pour m'économiser les cuisses qui se tétanisent de peur dès que la pente s'accentue, après ces dernières étapes éprouvantes.
5 Km sur la D918 et c'est Itxassou ou Itasu en basque où je m'arrête pour boire un perrier et me restaurer tranquillement en attendant le reste de la troupe du Pec dont les premiers éléments devraient arriver au camp de base vers 16 h 00.
J'ai vraiment tout mon temps.

J'arrive au camp de base et me repose un peu avant de monter 2 tentes avec Christian et Maryvonne qui arrivent vers 16 h15.
Florence et le reste de la petite troupe arriveront en fin d'après midi.
Nous sommes une bonne quinzaine à camper ensemble ce soir.
Nous sommes allés retirer les dossards pour la course nature (Trail) de 27 km qui nous mènera sur les crêtes des montagnes en face desquelles nous campons.
Nous profitons de la vue, l'écrin que forme le ciel bleu à cette montagne disparaîtra d'après la météo derrière une horde de nuages et de pluie qui devraient arriver de l'océan cette nuit.

Les muscles de mes jambes sont toujours douloureux et je ne sais pas si je serai capable de courir demain pour partir à l'assaut du Montdarrain et de crêtes d'Espelette histoire de pimenter ma diagonale et d'y mettre un point final.

En attendant, l'ambiance est aux retrouvailles et à la bonne humeur, comme toujours, lorsque nous nous retrouvons tous ensemble la veille d'une course.
Quelques bouteilles sont ouvertes pour fêter l'évènement et trinquer à cette diagonale qui prend fin.


Si certains sont "Affûtés" pour demain après une très bonne préparation, moi je n'ai pas couru depuis un mois, et ces 29 km et 1 000 m de dénivelé cumulé me paraissent bien moins accessibles que les 1 330 km de ma diagonale que je viens de parcourir sur mon vélo pour 15 200 mètres de dénivelé positif et 15 100 mètres de dénivelé négatif.

Approximativement, 405 000 tours de pédales pour 90 heures de bonheur passées sur mon vélo à sillonner une partie de la France.


Allez, demain, il fera jour, je vais me coucher, sachant qu'à 15 h 30 , ce ne sera plus l'heure de se questionner, il faudra partir dans la masse des coureurs et finir.


Le dire c'est bien, mais le "fer" ce sera encore mieux
.../...